Donc, le mardi 10 mars, vers 5h30, l’infirmière est venue me réveiller pour que je prenne ma douche à la Bétadine, que je me rince encore la bouche à la Bétadine également. J’ai enfilé la jolie blouse blanche avec des petits motifs triangulaires bleus, j’ai enfilé les chaussons de protection, puis l’infirmière m’a badigeonné littéralement de Bétadine, sur tous les côtés, comme un poulet qui va passer au four…Puis elle a caché mes cheveux dans une charlotte.
Entre temps, elle m’avait redonné « un petit cachet », mais j’étais consciente de ce qui se passait autour de moi. Elle m’a alors demandé de m’allonger sur le brancard, et nous avons quitté la chambre pour l’ascenseur qui menait au bloc opératoire. Je me souviens de ce plafond avec des ronds, tout en alu, très design. Bien sûr je n’étais pas rassurée, mais je n’éprouvais pas de véritable peur. Je me disais « ça y est, depuis le temps qu’on en parle, ça y est, tu vas toucher au but ».
Le Bloc opératoire.
Que de monde pour moi ! Des infirmiers, des infirmières, qui préparaient chacun ce qu’ils avaient à préparer, l’anesthésiste m’a parlé très gentiment, m’a dit qu’elle allait m’injecter à nouveau un calmant. Je me souviens que la personne disait que j’avais dit que je faisais 63 kgs, et là j’ai dit « non, à ma dernière p pesée je faisais 65 kgs car cette dernière semaine je me suis lâchée sur le Nutella… »
L’anesthésiste a souri en disant qu’à 2 kgs près il n’y aurait aucun problème, la dose était la même…
Puis un infirmier au dessus de moi m’a dit « madame vous allez maintenant respirer dans ce masque, et vous endormir tout doucement ». Et je me suis endormie, confiant mon corps à une équipe médicale en qui j’avais mis toute ma confiance, et notamment en mon chirurgien, le docteur Eric Arnaud-Crozat.
L’opération a duré plus de 4 heures. Le chirurgien a rencontré mon chéri après l’opération à la cafétéria de la clinique pour lui dire que tout s’était bien passé, que je me trouvais en réanimation. Mon chéri a donc pu rassurer toute la famille, en commençant par ma maman.
Je me suis réveillée je ne sais pas encore combien de temps plus tard, très calme, sous des lumières, sans ressentir de douleur particulière, sauf une gêne dans la bouche, j’étais encore intubée. Sensation bizarre, bouche sèche, à moitié ouverte, je ne sais pas combien de temps cela a duré avec précision, mais j’ai été désintubée rapidement. J’étais dans un état second, endormie mais consciente en même temps.
Je me suis rendue compte assez vite que comme on me l’avait dit, j’avais pas mal de tuyaux, raccordés à des appareils de surveillance, qui bipaient régulièrement. Un univers étrange, « la réa ».
Je n’avais pas conscience de l’heure, ce qui me préoccupait c’était de boire, j’avais la bouche desséchée, je somnolais bouche ouverte.
J’étais séparée par un paravent d’une autre personne dans la même pièce que moi. Tout était irréel, je n’avais pas la notion du temps, j’entendais les voix des infirmiers et des infirmières qui parlaient à haute voix, normalement. Des lumières continuelles, des bips incessants. Je savais que ce moment serait le plus désagréable à passer, je m’y étais préparée auparavant. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était la compagnie de la douleur, à gérer avec la pompe à morphine. Pas une douleur aigue, mais une douleur diffuse dans le thorax, les jambes comprimées par des bandes de contention (pour éviter les risques de phlébite). Je me souviens que je n’osais pas bouger, tendre le bras vers le gobelet d’eau dès que j’ai eu la permission de boire était une aventure.
Je n’ai fait que somnoler, j’écoutais tous les bruits, mais je somnolais sans arrêt. J’avais en permanence dans les narines de l’oxygène, et une perfusion d’héparine je crois, un calmant.
Je n’avais pas faim, uniquement soif en permanence. Le chirurgien est passé me dire que tout s’était déroulé sans problème, et qu’il reviendrait me voir. J’avais du mal à garder les yeux ouverts, et ma voix était inaudible, je chuchotais en fait, je n’arrivais pas à trouver « le son ».
Vous vous demandez sans doute : avait-elle mal, ou bien la morphine et les calmants étaient-ils suffisant pour qu’elle ne ressente pas de douleur ?
Volontairement, je ne répondrai pas à cette question, car chaque personne réagit différemment à la douleur. Chaque organisme ne perçoit pas les mêmes sensations. Je ne me sens pas le droit tout simplement de dire si oui ou non j’ai souffert. Car des personnes vont lire ce blog, celles qui vont être opérées par exemple, et je ne peux dire qu’une chose : cette opération est qualifiée de chirurgie lourde, la voie thoracique est ouverte en deux, il est donc évident que cela ne peut se faire sans douleur.
arrive un peu par hasard sur votre blog, je recherchais des infos sur ce qu’on va me faire ..
Le choix du blog s’esst fait sur la date : je serais opere le 10 mars 2011 !!
Merci pour votre explication « vue de l’interieur »
Didier
Bonjour Didier
alors je vous souhaite de partir pour cette opération sereinement, ou du moins autant que possible. Les chirurgiens cardiaques sont de véritables magiciens, je serai ravie de lire de vos nouvelles dans quelques semaines,
bien à vous,
Valérie
bonsoir,
mon mari qui a été opéré en 98 pour une prothèse valvulaire aortique, doit être opérer dans les semaines qui viennent, car son aorte prépare un anévrisme.
Donc d’après le cardio, il lui mettrons une prothése d’aorte et une valve aortique ensemble sur une même prothèse, les douleurs que vous décrivez, il les connaît puisque qu’il a déjà eut la cage thoracique ouverte en deux
Mais moi je suis terrifiée de le voir repasser par là, car se sont des moments très éprouvant aussi pour l’entourage que de le voir souffrir
lui qui est toujour optimiste dit qu’il que c’est une chance que le problème est été décelé à temps, et que l’ont puisses le réparer.
Merci pour ceux qui voudront bien s’exprimer concernant les douleurs, les anti-douleurs ont-ils évolués en 13 ans?
Bonsoir Brigitte, je comprends votre appréhension mais je voudrais vous rassurer tout de mm : je ne dis pas que la souffrance est inexistante ce serait mentir, mais elle est tout à fait supportable, je ne suis pas réputée douillette mais pas non plus de marbre face à la douleur ! Ce sont les trois premiers jours les plus difficiles, notamment en réa, quand on a l’impression qu’un bulldozer a roulé sur notre corps 🙂 Mais pourtant j’ai été surprise que les infirmières m’aient lavée, coiffée, et le lendemain de l’opération, encore toute vacillante, j’ai été assise dans le fauteuil pendant la visite de mon mari. En fait pendant tout le temps en réa, je disposais d’une pompe à morphine, et j’appuyais lorsque je trouvais la douleur un peu difficile à supporter. Mais j’ai diminué sans peine, et surtout j’ai bu énormément d’eau dès que j’ai pu pour éliminer au plus vite les produits anesthésiants et la morphine pour éviter les effets secondaires comme les hallucinations par exemple 😉
Votre mari est optimiste et il a bien raison, oui c’est une chance que cela ait pu être décelé à temps, car une rupture d’anévrisme aortique décelée trop tard ou encore pire, opérée en urgence peut être dramatique.
Son optimisme me laisse à penser qu’il va relever ce défi haut la main, je vous envoie à tous les deux toutes mes bonnes ondes !
bien amicalement à vous deux,
valérie
bonjour,
j ai été opéré 2 fois la 1er il y a 33 ans d’un rétrécissement aortique et du canal artériel et en aout dernier du bentall .
Ce nait pas facile de faire comprendre ce que l’on recent a notre entourage ce que l’on n’a subit merci pour votre blogue
Bonjour Pascal. En effet c’est très difficile voire impossible de comprendre pour notre entourage. Seuls les opérés du coeur peuvent comprendre 🙂 bonne journée !
Valérie
bonjour !
pouvez vous me contacter, svp, sur ma boite mail ?
j’ai besoin de quelques précisions sur l’opération
merci
David (42 ans, Paris)