Jour du printemps !
Je suis réveillée à 5h45 pour que je me passe encore le torse à la Bétadine, que j’enfile la chemise XXL d’hôpital, la charlotte, et les chaussons de troubadour…Les infirmières ont refait mon lit à fond, une autre infirmière est venue me faire une prise de sang. Je dois maintenant rester sur mon lit aseptisé, je ne peux pas aller m’assoir sur le fauteuil « impur ».
Il est 6h30, je dois attendre jusqu’à 8h pour qu’ils viennent me chercher, je n’ai pas envie de me coucher, alors je suis assise sur mon lit et j’écris, je ferai ensuite une grille de mots fléchés.
D’après le chirurgien, j’aurai sans doute envie de dormir l’après midi, comme après ma coronarographie. J’espère que tout va bien se passer, le docteur Petit qui va faire l’intervention m’a assurée que je ne sentirai rien puisqu’endormie localement. Mon Dieu, je souhaite vraiment qu’ensuite ce sera fini, plus d’hôpital, plus de Bétadine !
Me revoilà ! Il est 16h, j’ai été opérée de 8h à 10h, le médecin m’a expliqué que cela avait duré plus que la durée habituelle (40 mn) car il avait tenu à placer les sondes de façon impeccable, pour ne pas avoir à y revenir avant 40 ans ! Seule la pile sera à changer dans une dizaine d’années.
Je reviens donc un peu sur la pose du pacemaker.
La zone est endormie localement, j’étais moi-même un peu ko suite à la prise d’un calmant. Je ne voyais absolument rien, car ma tête devait être tournée sur la gauche. Un drap recouvrait la zone d’intervention. Je me souviens avoir senti une piqûre pour l’anesthésie locale, désagréable mais pas douloureuse. Il y avait uniquement le cardiologue et l’infirmière, ainsi que l’anesthésiste. A un moment, vers la fin de l’intervention, j’ai dit « docteur ça fait un peu mal ! », il m’a confirmé qu’il le savait, mais que le geste était nécessaire et que c’était bientôt fini. Je crois que c’est lorsqu’il appuie très fort en enfonçant le boîtier du pacemaker. Lorsqu’il a mis les sondes (une vers une oreillette, l’autre vers le ventricule) je ne me souviens pas avoir senti quoi que ce soit.
Il me tardait aussi de remettre ma tête droite mais je n’éprouvais pas de douleur, c’était seulement désagréable. Comme j’étais contente quand l’infirmière a dit : « voilà c’est fini Mme Thuillier, vous avez été bien courageuse ! »
On m’a alors emmenée en salle de réveil, et là j’étais tout simplement euphorique ! FINI ! Chaque infirmière qui passait me voir pour me demander si tout allait bien, je disais « si vous saviez comme je suis heureuse, c’est fini, je suis si heureuse, je me sens euphorique ! ».
Je suis restée ½ h en salle de réveil, et je suis remontée dans ma chambre avec le sourire, si heureuse ! Encore plus heureuse quand l’infirmière m’a dit que je devais rester un moment à me reposer, mais que j’aurai mon plateau repas à midi ! L’épaule droite tirait un peu, je ne devais pas bouger le bras droit, et rester allongée ce jour là.
Quelques précisions techniques sur le pacemaker :
Le boîtier se compose principalement :
- D’une source d’énergie (une batterie fonctionnant au Lithium-Ion). Elle n’est pas rechargeable, le boîtier en fin de vie doit être remplacé lors d’une opération chirurgicale.
- D’une électronique permettant de délivrer des impulsions électriques calibrées en fréquence, amplitude et largeur d’amplitude.
- D’un système de détection de l’activité électrique spontanée du cœur, permettant de ne fonctionner qu’en cas de défaillance de celle-ci (mode sentinelle).
- D’un système de mesure permettant de connaître la résistance des sondes (impédance), la charge de la pile, les statistiques de fonctionnement.
- Une antenne radio-fréquence permettant la communication de données à travers la peau vers un dispositif externe.
La taille du stimulateur a aussi été considérablement réduite et reste principalement limitée par la taille de la batterie/pile intégrée (jusqu’à 10 cm cube).
Les sondes :
Souples, elles relient le boîtier au cœur. Elles sont constituées d’une âme conductrice et d’une gaine isolante. Elles peuvent être unipolaire (une seule électrode distale), ou bipolaire (deux électrodes distales).
Afin d’assurer un meilleur contact avec le muscle cardiaque, elles peuvent être pourvues d’une tête relarguant un médicament luttant contre l’inflammation locale. La fixation des sondes au niveau du muscle cardiaque peut être faite de manière passive ( « à barbe » sous forme d’aspérités) ou active (« à vis »). La sonde peut être rigidifiée transitoirement, ce qui facilite la mise en place, en y introduisant un fin guide métallique, retiré en fin de procédure.
En ce qui me concerne, sur la radiographie réalisée après la pose du pacemaker, on voit très bien ce boîtier – sorte de petite plaque remplie de circuits imprimés- et les deux sondes, l’une reliée à une oreillette, la seconde reliée au ventricule.
En ce qui concerne les contraintes liées au port d’un pacemaker, je sais qu’il faut toujours avoir sur soi une carte attestant que l’on en est porteur, il faut passer rapidement les portiques de sécurité à l’entrée de certaines grandes surfaces, le signaler lorsque l’on nous demande de passer sous le portique de sécurité dans les aéroports, utiliser son téléphone portable de préférence du côté opposé à celui où est posé le pacemaker. Ce sont les principales informations qui m’ont été données, je complèterai bien sûr si je trouve d’autres éléments.
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