Après 7 ans de bons et loyaux services …
Mon premier pacemaker a été implanté peu après l’opération de Bentall, le 20 mars 2009 exactement.
Posé en mode « sentinelle » il s’est avéré que ce pacemaker fonctionne en réalité à 100%, ce qui signifie que je suis – que mon coeur est dépendant à 100% du fonctionnement correct de ce stimulateur cardiaque.
Du fait de ce fonctionnement sans cesse, la pile est usée…En réalité il reste encore un an minimum de durée mais pas question de prendre le moindre risque. C’est pourquoi j’ai validé et approuvé la proposition du cardiologue de changer de stimulateur.
Implantation du nouveau pacemaker
J’ai parcouru un peu le net pour lire des retours d’expériences, j’en ai trouvé assez peu, et comme je sais que notre esprit a tendance à mémoriser les témoignages négatifs, il m’est apparu comme une quasi nécessité de vous raconter mon aventure personnelle pour que vous puissiez vous faire une idée objective.
« Un peu de télé hier soir, passage de mon cardio vers 22h pour me dire qu’il s’occuperait de moi demain vers 11h30 voire midi …il y en a pour 1/2h d’après lui …il est vraiment top ce cardio au fait ….
Dodo vers 23h, réveil pipi à 4h, rendormie aussitôt …et ouverture des paupières à 7h30 ce matin…donc une très bonne nuit!
Il fait un temps superbe, soleil et ciel bleu …je n’ai plus qu’à patienter jusqu’à enfiler ma tenue de bal : la charlotte, la nuisette et le plus c’est une culotte assortie à la charlotte mais de couleur noire comme ça les infirmiers ne verront plus nos fesses !Les 4 doliprane pris à 11h me donnaient envie de dormir. J’ai fermé mon livre. À midi j’allume la télé et là une infirmière est venue me chercher. Descente au bloc en chaise roulante et en charlotte selon le protocole.
Le cardio était en train de se préparer. Une infirmière l’a assisté pendant l’intervention.
L’anesthésiste place la perfusion. Le doc prépare ses instruments . 12h17 on attaque. Grosse dose de bétadine sur la zone bien sûr. Le doc me prévient que ça va piquer pour l’anesthésie locale . Oui en effet. Désagréable mais c’est tout.
On me met sous une « tente » …comme dit l’infirmière c’est de saison 🙂
Et le doc commence, je ne sens absolument rien. Vraiment rien. Au bout de quelques minutes , je sens qu’il appuie très fort , ou qu’il tire très fort je ne saurai pas le dire sous la clavicule à l’endroit du pacemaker. C’est désagréable mais je ne peux pas parler de douleur. Juste envie que ça soit fini.
Quelques minutes encore et là le doc dit à l’infirmière de bien rester tout près de lui, et il annonce qu’il va débrancher la sonde ventriculaire , il demande un tournevis…et là je me suis sentie partir, comme un gros malaise vagal ….ça n’a duré que quelques secondes mais j’ai vraiment flippé…
Encore quelques minutes et le doc m’a dit : « Madame Thuillier tout va bien je fais les points de suture. »
Ouf.
Il était 13h .
J’ai dit au doc que j’avais eu peur lorsqu’il a débranché cette sonde …il m’a dit que c’était le moment critique, qu’il devait aller très vite, et que cela montrait bien à quel point je suis dépendante de ce pacemaker …
Ensuite une demie heure de surveillance en salle de réveil et je suis remontée dans ma chambre.
J’ai un très gros pansement mais absolument pas mal un peu plus de 4 h après l’intervention.Toutes les 3h contrôle de ma tension et de la propreté du pansement. Vers 19h le cardio est passé me faire un électrocardiogramme (ECG) , vérifier le pansement et que je n’avais pas de douleur. Tension parfaite. Repas. Télé .
L’infirmière m’a laissé deux doliprane sur la table de nuit à prendre en cas de douleur. Dodo;)
Durant la nuit réveil toutes les trois heures pour contrôle tension et vérification pansement. Toujours aucune douleur. Juste ce big pansement qui gêne un peu mais sinon je ne sens rien.
7h30 petit déjeuner je me suis tournée face au paysage pour voir le soleil sortir derrière la chaîne de Belledonne. Quel bon moment!
Puis petite toilette, j’ai quitté ma nuisette informe pour une autre plus sympa et un petit coup de maquillage léger….
Visite du cardio (on ne se quitte plus) qui a refait un ECG, tous les indicateurs sont au beau fixe, je sors donc ce matin vers 11h, il me donne une ordonnance pour qu’une infirmière vienne changer le pansement tous les deux jours, retrait des points de suture dans une semaine.
Et bien sûr j’avais quelques questions à lui poser …notamment au sujet du pacemaker qui après 7 ans devait être pris dans les chairs ??? Il m’a expliqué que notre corps formait une sorte de coque autour du pacemaker, coque qui chez moi était très souple, mais qui est parfois comme une coquille d’œuf chez certains patients. Et là c’est plus dur pour retirer le pacemaker.
Il m’a expliqué aussi que depuis quelque temps ils se sont aperçus que lorsque l’on arrête le traitement anticoagulant par un relais de Calciparine, le saignement est plus abondant lors de l’intervention. Du coup on préconise maintenant de parvenir à un taux d’inr bas autour de 2, pour continuer notre traitement anticoagulant habituel. »
Au lendemain de cette intervention, je ne ressens aucune douleur. Aucune. Je fais juste attention à ne pas forcer sur le bras droit, ne pas porter de charge, ne pas faire les vitres ( ça m’arrange !)…
J’avoue être surprise car je m’attendais à avoir tout de même un peu mal, mais rien !
Les infirmières m’ont vanté les mérites du cardiologue, le Docteur Dreyfus, qui me suis depuis plus de 10 ans maintenant : doux, précis, sympathique et très pro. Pour moi Xavier Dreyfus est aussi bon en tant que cardiologue qu’Eric Arnaud-Crozat en tant que chirurgien cardiaque !
Dans quelques années le pacemaker sera de plus en plus petit, et sans sonde ! Le 1er pacemaker a été implanté au CHU de Grenoble en 2013, 10 fois plus petit que la taille du mien, sans sonde et implanté directement dans le coeur ! Lisez cet article pour en savoir plus:
Cependant il ne faut pas oublier le coût de l’appareil, qui explique aussi que la pose de ce micro modèle ne soit pas proposée à tous les patients …J’ai relevé dans un article les infos suivantes : » Cette première génération de pile miniature, dont la durée de vie de la batterie varie de 8 à 12 ans, est pour l’instant proposée aux patients les plus âgés. S’il est encore trop risqué de l’enlever pour la remplacer, le fabricant a imaginé pouvoir en poser jusqu’à trois. Non pris en charge par l’assurance maladie, son coût (entre 6 000 € et 10 000 €) est supporté par les établissements qui la posent. » Source : La Dépêche de Toulouse
Des liens utiles pour en savoir plus sur le pacemaker :
http://www.rythmo.fr/pacemaker
En quoi le pacemaker est une avancée pour la cardiologie ?
Vivre avec un stimulateur cardiaque